Guy Paul Chauder
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Chauder, ce peintre est mon ami

La vie est faite de moments distincts, séparés, qui parfois profanent l'ordre des choses.
Souvent, le désordre du temps comme un vent qui nous pousse, nous entraîne au coeur de l'autre.
Sur ce chemin inattendu, de ligne en ligne, une irrésistible énergie ajoute un élément supplémentaire à la construction de l'homme…

La foi en l'autre!!!

On ne sait de quelles mêmes filiations viennent les coeurs destinés à se rencontrer.

J'ai croisé un homme qui respire le monde avec une merveilleuse gamme de couleurs, dans une pulsation différente.

Un homme penché sur sa toile... comme collé à sa propre peau.

L'homme qui peint est en exil... dans un langage qui enivre sa vie.
UNE SORTE DE TRANSPARENCE LOINTAINE, si proche et si loin de tout.

Il rejoint son monde multiforme et multicolore comme s'il rêvait.

En lui, il y a comme une fragilité d'enfant.

En quoi ressemble-t-il à l'avenir ?

Les peintres sont des enfants inconsolables. Ils respirent et se taisent. Tiennent en éveil leur angoisse, raccordent les espaces, raccordent l'humanité... persistent à faire palpiter les couleurs.

La terre leur tient compagnie. Ils la célèbrent avec leurs doigts...

Moi, j'aime leur silence, celui où se signale la vie de l'âme…

Un silence comme une parole juste ou comme la chaleur d'un feu de bois.

Là, je retrouve ce contentement enfantin, cette vraie joie que me donnaient les êtres chers de mon enfance… ce "marchand de couleurs" où j'achetais mes crayons...
Un bonheur qui vous met les larmes aux yeux…

La cadence des gestes du peintre me rappelle ces mots de F. LEFEVRE :
"On continue d'accomplir ces gestes que demain la fureur du monde vous confisquera, car notre société n'aime ni l'amour, ni la lenteur, ni le silence.... ni la gratuité."

Dans un monde criblé de cratères, lui, comme un voyageur silencieux, suit le chemin d'une longue douceur, de cette rivière qui se coule en lui...

Une couleur lui vient comme un mot nous vient...
Il continue, lentement, comme s'il se tenait loin des lieux menacés, comme un coeur aérien ESPERANT assurer une éternité à tout...
Depuis, je cherche ce mot à lui dire, ce mot qu'il n'oubliera pas...
Je ne le trouverai sans doute jamais...

Mais il y a cette musique si belle venue tout à coup…
Celle qu'il a fait naître un jour, un joli jour de ma mémoire...

Les Peintres sont des enfants inconsolables… et pourtant… près d’eux c’est comme si nous avions moins peur des mauvaises nouvelles...

Leurs oeuvres contiennent les heures d'attente, la texture du temps et les silences...

Je me souviens de cet écrivain qui cherchait les traces des silences dans la vie des peintres qu'il aimait.
Il racontait d'une belle manière "les couleurs amies" et le tableau qui l'avait "rendu heureux pour la vie"… car il y avait retrouvé les "couleurs oubliées", les couleurs des seuils qu'il voulait franchir...

Ainsi sont les bonheurs à portée de main… à portée de pas :

ON NE MARCHE JAMAIS EN VAIN...

On se rencontre et on ne se quitte pas de l'âme...
On se rencontre... LES FRERES NOUS VIENNENT TÔT OU TARD…

Ce peintre est mon ami.

Un jour, le poète a écrit :
"Une goutte seulement nous sépare… puis vient une réserve de lumière qui console le jour et nous ne pouvons la quitter parce que le ciel ne nous suffit plus… et que la rivière coule désespérément sans jamais nous attendre" (Yvon Le Men)

IL Y A TOUJOURS UN MOMENT DANS LA MARCHE OU LE TEMPS
EST BEAU...
… parmi les arbres et les siècles, entre les pierres et le ciel.
Ce moment de la marche où la lumière a gravi toute la gamme du bleu au bleu-gris… du rouge à l'or... avant qu'un peintre s'en empare, qu'un voyageur s'arrête, qu'un guerrier lui donne sa foi, qu'un poète rêve de la suivre".

Infiniment les silences et les couleurs composent des êtres multiples, caressant la vie et la mort, créant cet absolu que l'on ne reconnaît ni dans la vie, ni dans la mort...

Fabuleuse identité de l'abstrait…

Comme UN AUTRE SOUFFLE QUI NOURRIT LA PAROLE…

A pas d'enfant, cet homme est venu vers moi, en frère aimant, avec sur les mains des traces d'un or léger, tel cet éclat dans le regard des enfants pauvres qui jouent avec les étoiles... des enfants affolés d'attente, qui font merveille d'un rien…

Lui invente des temps inédits comme des messagers, des coeurs ensauvagés parés d’innocence…

Ses couleurs s'envolent de ses toiles

et par les fenêtres de ses tableaux

l'île trempe ses lumières…

Il est là aujourd'hui.


Ce peintre est mon ami…

Un oiseau ne sait pas qu’il est oiseau. Il sait seulement qu’il doit s’envoler…

Voilà son destin… voilà sa liberté.

Il sait ce qu’il y a de zones d’ombres et de soleil à dire, à peindre, à traverser, à sa manière, toujours étrangement libre.

Son oeuvre, c’est sa paix à lui, son sourire à lui… L’élan de sa voix et son silence, sa langue sans mots et sans limites, la force de son âme…

…Comme ces chants inscrits sur nos murs, comme nos danses de joie, nos sentiers de peines, nos cris d'amour ou de guerre...

Comme vont les chemins des âmes…
à la recherche de 'l’ultime brin d'herbe dans la lumière du couchant...

Ce peintre est mon ami.

JF Bernardini - 2006

 

 

Jean-Francois Bernardini et Guy-Paul Chauder pour l'operation "I Culori d'Umani"

 

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